L'ouïe dans Le Neveu de Rameau

Sylviane Albertan-Coppola

pp. 47-58

Le son tient une place de choix dans l’œuvre théorique de Diderot qui, dès 1751, fonde sur l’ouïe sa réflexion sur la formation du langage dans sa Lettre sur les sourds et muets et ne cessera ensuite de s’interroger sur la production sonore, en particulier par la voix humaine, dans Le Rêve de d’Alembert (1769) et le Paradoxe sur le comédien (1773) et naturellement à propos de la musique dans les divers opuscules qu’il lui a consacrés, comme les Leçons de clavecin (1770). C’est que, pour le philosophe matérialiste, le phénomène de l’audition, ainsi que l’expression du son qui lui est étroitement associée, ne sont pas des objets isolés d’étude mais se rattachent à une conception globale du monde qui pose l’existence d’une énergie de nature, source de toute vie. On retrouve cette préoccupation auditive au sein même de l’œuvre romanesque de Diderot, en particulier dans Le Neveu de Rameau, qui fourmille de notations relatives à la voix humaine et, d’une manière plus générale, au bruit.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1744

Full citation:

Albertan-Coppola, S. (2018). L'ouïe dans Le Neveu de Rameau. Revue germanique internationale 27, pp. 47-58.

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