Le "Maître de musique intérieur" 

ouïe et connaissance de l'Ordre, ou les limites du rationalisme du Père André dans l'Essai sur le Beau

Camille Guyon-Lecoq

pp. 21-33

Si, dans l’Essai sur le Beau, le Père André pose qu’il existe un « Beau musical » conforme au principe augustinien d’« unité » qui gouverne, selon lui, l’ensemble du système des Beaux-Arts, il précise pourtant que « les lois que l’oreille doit suivre dans ses arrêts sont d’une théorie trop fine et trop délicate » pour qu’il puisse se « résoudre à commencer par elles ». La musique fait, selon lui, tant d’effet sur les sens et sur la sensibilité qu’elle échappe parfois à la Raison à laquelle l’ouvrage entier semblait la réduire. Dans l’écoute de la musique, art essentiellement « mixte », la perception d’un Ordre que l’on peut voir par « idées claires », mais que « l’on connaît aussi par sentiment », révèle l’ouïe comme cette « oreille de l’âme » dont le Père André nous découvre les vertus en se montrant fidèle à un cartésianisme malebranchiste qui n’a que peu à voir avec un rationalisme intransigeant qui oublierait de faire droit à la nature sensible.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1723

Full citation:

Guyon-Lecoq, C. (2018). Le "Maître de musique intérieur" : ouïe et connaissance de l'Ordre, ou les limites du rationalisme du Père André dans l'Essai sur le Beau. Revue germanique internationale 27, pp. 21-33.

This document is available at an external location. Please follow the link below. Hold the CTRL button to open the link in a new window.