Opus plumarium 

Gottfried Semper et l'art chinois de la juxtaposition des couleurs

Isabelle Kalinowski

pp. 123-142

Cet article commente un extrait du passage consacré à l’architecture chinoise dans le premier tome de Der Stil. Semper n’avait pas voyagé en Chine mais découvrit les modes de construction chinois à Paris, en explorant les collections de la Bibliothèque impériale, où il consulta notamment un « beau manuscrit » rapporté de Pékin par des missionnaires jésuites sous le règne de Louis XVI, qui comprenait un grand nombre de planches coloriées à la main. Dans les arts de la Chine, il fut surtout attentif au mode d’organisation des couleurs, fondé sur un principe de juxtaposition plutôt que de mélange, et interpréta ce mode parataxique de définition de la polychromie comme l’indice d’une généalogie textile de l’architecture : la juxtaposition trouvait selon lui son origine dans l’art « industriel » de la broderie à plat ou opus plumarium. Les réflexions de Semper sur ce principe de juxtaposition prirent appui sur un ouvrage fondamental paru pour la première fois en 1839, De la loi du contraste simultané des couleurs et de l’assortiment des objets colorés de Michel-Eugène Chevreul, qui dirigeait l’atelier de teinture de la manufacture des Gobelins.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1686

Full citation:

Kalinowski, I. (2017). Opus plumarium : Gottfried Semper et l'art chinois de la juxtaposition des couleurs. Revue germanique internationale 26, pp. 123-142.

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