De la métaphysique à la phénoménologie

une relève?

Emmanuel Gabellieri

pp. 625-645

L'aspect polémique qui avait caractérisé Le tournant théologique de la phénoménologie française de D. Janicaud ne doit pas masquer la réalité du problème qu'il soulevait. Le destin de la phénoménologie est-il de revenir aux «choses mêmes», ou bien de viser une «essence de la phénoménalité» exclusive des «phénomènes» comme tels? Les démarches de J.-L. Marion et M. Henry sont significatives de la radicalité et des risques inhérents à une entreprise qui veut opposer une phénoménalité absolue de la Vie à une philosophie «du monde», ou bien l'ordre d'une donation «hors d'être» à celui des «phénomènes de droit commun». On se demande ici si, dans son désir d'ouverture à l'Absolu sans la médiation du monde, la phénoménologie peut vraiment prendre la «relève» de la métaphysique. Ne devrait-elle pas plutôt redéployer la profondeur phénoménologique et la structure métaphysique de tout phénomène concret, quel qu'il soit?

Publication details

Full citation:

Gabellieri, E. (1996). De la métaphysique à la phénoménologie: une relève?. Revue philosophique de Louvain 94 (4), pp. 625-645.

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